Concevoir un jardin...
Quand saveur rime avec fleur
Gourmand, vous aimez croquer les fruits ou les légumes sitôt cueillis ? Alors, ne renoncez pas à cultiver des tomates, des artichauts ou des courgettes pour la seule et mauvaise raison que vous n’avez pas de potager ! Les légumes peuvent parfaitement intégrer les parterres de vivaces, quel que soit le style ou l’ambiance du jardin ! C’est même très bien car les fleurs attirent nombre d’insectes auxiliaires qui ne demanderont qu’à se jeter sur les pucerons et autres chenilles amateurs de légumes.
Mais la donne change : il ne s’agit plus de faire de la quantité mais de la qualité, des légumes beaux, savoureux et/ou originaux ! Plutôt que des tonnes de patates amenées à germer ! Voyez donc quel massif serait le mieux susceptible d’en accueillir. Pour faciliter la cueillette voire pour encourager le chapardage de passage qui, c’est bien connu, rend bien meilleur encore les petits fruits ou les petits légumes, retenez de préférence ces massifs devant lesquels vous passez fréquemment, ceux aussi se trouvant à proximité de la maison, et notamment de la porte de la cuisine. Mais oubliez les plus ombragés : les légumes ont tous besoin de plein soleil. Évitez les sols caillouteux, sablonneux ou trop pauvres : les légumes apprécient les sols riches et restants frais. À défaut, relevez vos manches et profitez que le compost soit bien mûr, autrement dit bien décomposé, pour en rapporter quelques brouettées.
Il est inutile de disposer de beaucoup de place. Les tomates, par exemple, poussent sur des tuteurs : assez volumineux à maturité, voire un peu plus pour la vraie rhubarbe qui n’a rien à envier à l’espèce purement décorative. Placez-les au cœur des massifs ou à l’arrière-plan, pour les plus hauts d’entre eux et réservez les bordures aux plantes les plus compactes.
Surprenez vos amis avec des choux-fleurs colorés : jaune pour la variété Cheddar ou vert pour Trévi vert et même violet avec Grafitti, le plus savoureux des trois et le plus étonnant puisqu’il devient vert après cuisson, sans oublier le sculptural chou italien Romanesco. Plutôt que de les planter entre eux, espacés d’environ 40 cm, hissez les couleurs en les mélangeant avec des reines-marguerites ou des zinnias.
Et surtout, n’oubliez pas d’arroser et de pailler : les choux-fleurs, à défaut d’être aussi gourmands que les autres choux, sont particulièrement soiffards. Si vous pensez ne pas pouvoir assurer des arrosages réguliers, remplacez-les par des courgettes, immanquables, qu’un seul arrosage par semaine comblera : testez la Ronde de Nice à la chair si tendre, idéal pour farcir… à ne pas confondre avec la Longue de Nice, super envahissante, à réserver au grand potager.